NonNonBâ, ou la bande dessinée japonaise dans toute sa splendeur

Paru en 1992 au Japon et édité chez nous en 2006 par les éditions Cornélius, le one-shot* NonNonBâ, plus bande dessinée atypique que “traditionnel”est une véritable petite merveille dont je viens tout juste de faire l’agréable découverte.

Son auteur, le mangaka Shigeru Mizuki (1922-2015), est considéré comme une légende au pays du Soleil levant : en effet, il s’avère être l’un des premiers grands noms du manga et un véritable expert en ce qui concerne les yôkaï, ces esprits mystérieux appartenant au folklore traditionnel nippon. L’œuvre principale du maître, Kitaro le repoussant, a grandement contribué à leur reconnaissance auprès du public. Ici, avec NonNonBâ, l’homme nous livre l’histoire de son enfance entre deux Guerres dans un modeste village japonais, aux côtés d’une vieille femme extraordinaire qu’il considère affectueusement comme sa grand-mère ; NonNonBâ, donc, ferme croyante et grande connaisseuse en la matière dès qu’il s’agit de yôkaï, est la personne qui les fait découvrir au petit Shigeru, qui dès lors se prendra d’une passion singulière pour eux. Et qu’on le croie ou non, l’auteur aurait, apparemment, réellement fait la rencontre de ces créatures surnaturelles… ! Toutefois, qu’on ne s’attende pas à un travail graphique subjuguant de réalisme dans NonNonBâ : ce manga a été dessiné dans les méthodes les plus traditionnelles. Cela n’empêche cependant pas le style agréablement simple de Shigeru Mizuki de se montrer terriblement efficace. La plus grande surprise à ma lecture m’est venue des planches, dont les cases sont totalement dissociables de celles d’un manga d’aujourd’hui, donnant un aspect très… formel à NonNonBâ. Tous les personnages ont cependant leur style bien à eux, plus ou moins travaillé, voire loufoque pour certains.

NonNonBâ est drôle, simple, mais peut faire venir les larmes aux yeux à certains moments ; c’est une vie d’enfant que Shigeru Mizuki a décidé de conter après tout… Par contre, ne vous attendez pas à ce que NonNonBâ meure ou autre à la fin de l’histoire! Cette œuvre la rend d’ailleurs éternelle.

L’édition française est un travail de passionné ; cependant, des coquilles parfois terribles peuvent être décelables dans le texte…

Je ne pense pas qu’il y ait des difficultés particulières dans la compréhension de ce manga, même pour ceux qui n’y connaissent encore rien au Japon et à sa culture.

Après ma lecture de l’œuvre, je considère désormais NonNonBâ comme un incontournable pour celles et ceux qui désirent s’enrichir sur le monde du manga, mais aussi comme une porte d’entrée pour les néophytes en la matière. Ce one-shot se trouve au CDI depuis bien longtemps, alors vous n’avez aucune excuse pour ne pas foncer l’emprunter ! Comme vous le remarquez, j’ai été tout simplement conquise par ce livre, et je peux vous assurer sans exagérer aucunement que NonNonBâ se démarque totalement de tout ce à quoi nous autres jeunes sommes habitués. Et ça fait du bien.

 

*œuvre en un seul tome

Caroline ISSARAMBÉ, TL

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